h./ Le livre de J. Demorgon et E. Klein « La science est-elle née en occident ? édité en 2018 par el borhane (Alger) a été traduit en roumain par Victor Untila. Il sort en Roumanie pour le salon du livre 2019. Nous donnerons prochainement Toutes informations le concernant. *
g./ Demorgon, Jacques, L’humanité divisée, La révolution prolétarienne n°807./ 12. 2019g
L’humanité divisée
« Notre époque peut encore se doter de la pensée dont elle a besoin… les historiens peuvent expliquer les différences qui divisent l’humanité et la manière dont nous pouvons les empêcher de nous détruire. »
Ian Morris Pourquoi l’Occident domine le monde… pour l’instant
Les modèles du passé et ce qu’ils révèlent sur l’Avenir
1./ Pour ou contre l’État ?
1.1./ P. Clastres : une chefferie différentielle en guerre et en paix
1.2./ J. C. Scott : des chasseurs-cueilleurs sédentaires dans les deltas paradis
2./ Tribus et royaumes : le différentiel d’écologie, d’économie, de mœurs
2.1./ Une Chine agropastorale sédentaire et royale-impériale
2.2./ Un élevage extensif de steppes et des tribus nomades « invasives »
3./ Paix et guerres intermittentes. Politique, économie, sciences et techniques
3.1./ Chine : 500 ans de guerre intermittentes entre États rivaux en équilibre
3.2./ Les divers États rivaux, stables et prospères, développent l’économie
3.3. Politique, économie, culture « équilibrées » stimulent progrès scientifiques
4./ Politiques inhumaines. Sursauts spirituels : religieux et philosophiques
4.1./ Après un 1er 20e siècle inhumain, Jaspers découvre l’âge axial de l’humanité
4.2./ Face à l’inhumanité (800-200AEC) : un foisonnement de sursauts spirituels
5./ Conjonctions sociopolitiques, familiales et différentiel « masculin, féminin »
5.1./ Tribus victorieuses d’une dynastie et Chine impériale renouvelée
5.2./ La famille communautaire patrilinéaire « catalyseur » du tribal-impérial chinois
5.3./ L’évolution chinoise conjointe des formes de famille et des sociétés
5.4./ États guerriers. Humains assujettis et « différentiel » du statut féminin
*
f./ Demorgon, Jacques. « L’homme foisonnant. Sémantiques des humanités antagonistes. Chisina?u, ULIM, Intertext 3/4/ 2019f.
L’homme foisonnant
Sémantiques des humanités antagonistes
L’homme foisonne de conduites pour traiter le monde et le comprendre, se traiter lui-même et se comprendre. Actions et connaissances inséparables produisent un foisonnement de sémantiques antagonistes et complémentaires. Quatre d’entre elles nous retiennent. La 1ère concerne des acteurs humains selon le primat qu’ils accordent à l’autorité ou à la liberté des groupes et des personnes, au sein des ensembles sociaux croissant : contre ou pour l’État. Scott complète Clastres. La 2e sémantique porte sur le foisonnement historique inséparable des formes de famille et des formes de société, en Chine au 1er millénaire AEC. Elle se déploie dans l’œuvre encore peu comprise de Todd. La 3e sémantique met en évidence le foisonnement de sursauts spirituels et intellectuels en réaction aux politiques étatiques violentes. Jaspers le met en évidence en 1949 et le nomme « l’âge axial de l’humanité ». La 4e sémantique est fille des progrès des actions et connaissances associées multiples. Lupasco en est un représentant exemplaire. En montrant que les trois matières-énergies des mondes cosmique, vital et psychique fondent, au cœur des acteurs humains, trois éthiques qu’ils doivent réguler, il pose l’inséparabilité de l’éthique destinale et de la pensée du Tout.
Mots-clés : antagonisme, Chine, Clastres, complémentarité, écologie, économie, empire, éthique, Europe, famille, foisonnement, histoire, Jaspers, Lupasco, monde, nomade, politique, religion, Scott, sédentaire, sémantique, Todd, tribu, Untila?.
I./ L’homme Foisonnant : Risques et Ressources
1./ Humanité en crise destinale. Sémantique foisonnante des « auteurs-monde »
2./ Antagonismes interactionnels, organisationnels, divisions intra et intersociétales
3./ Sémantiques des foisonnements ensemblistes binaires, ternaires
4./ Sémantiques des foisonnements ensemblistes quaternaires et plus
5./ Les 3 dialogues. L’interhumains-mondes en actes et en « représentations »
II./ Une sémantique historique plurielle : écologique, sociétale et familiale
6./ Pierre Clastres et J. C. Scott : Sociétés, sédentaires aussi, contre l’État
7./ E. Todd. L’humanité « antagoniste » des familles nucléaires et communautaires
8./ Chine des Zhou de l’Ouest : innovation familiale et religieuse de portée politique
9./ Paysans chinois, éleveurs tribaux : interculturations militaires et familiales
10./ Tribus au pouvoir, médiation familiale. Chine résiliente et pérennisée
III./ Interhumains-mondes foisonnant et sémantique de l’éthique destinale
11./ L’âge axial de l’humanité en Chine, Inde, Europe, Afrique
12./ Gilgamesh. Régulation religieuse du politique et question destinale
13./ L’hindouisme du Mahâbhârata. Conflits sans fin. Surprise au paradis
14./ Lupasco et le foisonnement cosmique
15./ Lupasco : des trois matières-énergies cosmiques aux trois « éthiques »
16./ Victor Untila? et le foisonnement de la recherche autour de Lupasco *
e./ J. Demorgon, « Emmanuel Todd. Familles et sociétés. Toute l’histoire » Synergies Pays Germanophones 12, Gerflint, 2019e.
« Un inconscient planétaire magnifiquement refoulé … frappe de nullité une bonne partie des efforts développés par les sciences humaines… pour comprendre notre histoire. »
Todd, Où en sommes-nous. ? Une esquisse de l’histoire humaine, 2017.
Re´sume´. L’œuvre d’Emmanuel Todd commence quand s’approche le dernier quart du 20e siècle. L’origine des systèmes familiaux I. Eurasie paraît en 2011. II. Afrique, Amérique, Océanie paraitra avant la fin du 1er quart du 21e siècle. Un demi-siècle de travaux. La reconnaissance médiatique de l’auteur est acquise. Non la connaissance de son œuvre, si étendue et profonde. Elle s’inscrit dans l’histoire au 3e régime de science qui pose la globalisation en cours d’une information publique, scientifique historique, face à celle privée hyper médiatisée de l’économie. L’œuvre de Todd, hautement technique sur les systèmes familiaux, déroute le lecteur autant que les 5500 ans d’évolution de ces systèmes dont il traite. C’est dommage car l’œuvre accomplit un tour de force. Cela en traitant de la crise de l’humain - de l’individu à la grande société mondiale d’aujourd’hui - à travers la médiation des antagonismes familiaux inséparables de tous les autres. Une nouvelle intelligibilité de l’histoire est née. Ce bref article de réflexion souhaite la partager avec le lecteur impliqué.
Mots-cle´s : Chine, D. Cosandey, Europe, fragmentation de l’humanité, histoire destinale, interculturation, F. Jullien, régime de science, systèmes familiaux, E. Todd.
Plan
1./ Todd, 1ère lecture. Typologie des huit structures familiales.
2./ Todd, 2e lecture. Les types de famille et les évolutions politiques et économiques
2.1./ La France : de 1789 à l’intermittence politique du 19e siècle
2.2./ L’Angleterre révolutionnaire dès 1649
2.3./ La Russie et la révolution retournée
2.4./ Famille souche et Allemagne paradoxale (avec Schoenbaum)
3./ Todd. 3e lecture. Longue interculturation des Formes familiales et sociétales
3.1./Formes de société et formes familiales en interculturation vive
3.2./ PCZP, Centre d’innovations rayonnant et formes antérieures périphériques
3.3./ Hasard climatique et naissance orientale avancée des civilisations
3.4./ Écologie, économie, famille souche, politique : la synergie autoritaire chinoise
3.5./ Interculturation des Activités : familial, politique et religion du culte des ancêtres
3.6./ Sédentaires, nomades « dissociés, associés ». La famille communautaire inventée
3.7./ Famille communautaire et forme sociétale d’empire pérennisées en Chine
4./ 4e lecture. Toute l’histoire et Todd au 3e régime de science
4.1./ la fragmentation familiale de l’humanité
4.2./ Une typologie de 15 systèmes familiaux ouverte à l’évolution antagoniste
4.3./ La Répartition hiérarchique croisée « types familiaux », « patri, bi, matri »
5./ Freins et progrès dans la civilisation selon le quatuor invisible
5.1. Needham : science et politique
5.2./ Cosandey : une socio-écologie des humains avec la nature et entre eux
5.3./ Jullien. Chine et Grèce : deux régimes de scientificité
5.4./ L’histoire complexe. L’orientation « patri » : origine, diffusion, haute persistance
5.5./ Todd et les antagonismes de méthode, d’anthropologie, d’économie et de politique
5.6./ Todd, chercheur au 3e régime de science et « l’unité, diversité » humaine
Bibliographie limitée d’Emmanuel Todd :
À paraître. L’origine des systèmes familiaux II. Afrique, Amérique, Océanie. Paris, Gallimard.
2017. Où en sommes-vous ? Esquisse d’une histoire humaine. Paris, Seuil.
2011. L’origine des systèmes familiaux I./ Eurasie. Paris : Gallimard.
1999. La diversité du monde. Paris, Seuil.
2015, 1990. L’invention de l’Europe. Paris, Seuil.
1984. L’enfance du monde. Structures familiales et développement. Paris : Seuil.
1983. La troisième planète. Structures familiales et idéologies. Paris, Seuil.
Bibliographie d’accompagnement
Demorgon, J. 2018a. «Histoire des sciences, histoire science, histoire entière. Figures de l’humain et Carré culturel ». Synergies Monde Me´diterrane´en, n° 6. Sylvains-les-Moulins : Gerflint, p. 139-162.
Demorgon, J. 2018b. La science est-elle née en Occident ? Une e´tude de l’œuvre de David Cosandey. Alger : El borhane.
Cosandey, D. 1997, 2007. Le secret de l’Occident. Vers une the´orie ge´ne´rale du progre`s scientifique. Paris : Flammarion.
Fœssel, M. 2019. « Récidive 1938. Paris : PUF.
Fumey, G. 2013. « La géographie des familles pour comprendre le monde ». Paris Café de Flore : www.cafe-geo.net
Jullien, F. 2009. L’invention de l’ide´al et le destin de l’Europe. Paris : A. Michel.
Koyre´, A. 1966. Études d’histoire de la pense´e scientifique. Paris : PUF. (Gallimard, 1985).
Lévy-Leblond, J.M. 1999. « Hommage à Joseph Needham (1900-1995) ». À propos d’un entretien de 1974. Alliage n°41-42.
Maalouf, A. 2019. Le naufrage des civilisations. Paris : Grasset.
Needham, J. 1978. « Science reborn in China: Rise and Fall of the Anti-Intellectual Gang ». Nature, n° 274, p. 832-834.
Schoenbaum, D. 1979, 2000. Hitler’s social re´volution, Tr. fr. La Re´volution brune. Une histoire sociale du Troisie`me Reich. Paris : Laffont et Gallimard.
Stevan, C. « Entretien avec E. Todd : « Cet ouvrage est mon coming out intellectuel ». Le Temps, 16.09.2011.
Vandermeersch, L. 1994. Études sinologiques. Paris : PUF. *
d./ Demorgon, Jacques, Des auteurs Monde ! La révolution prolétarienne n°806./ 09. 2019d.
Des Auteurs Monde ! RP 806, 09.2019
1./ L’esprit du temps et son « vacarme » constant dans l’espace-temps du monde
2./ Productions et réductions du monde
3./ Globalisation économique et information monde : les auteurs monde
4./ Histoire identitaire événementielle et histoire plurifonctionnelle destinale
5./ Histoire et Civilisations : Berr, Spengler, Valéry, Febvre, Bloch, Toynbee
6./ Après Toynbee. Sociétés, civilisations, histoire humaine une et fractale
7./ Georges Dumézil : les trois puissances des sociétés humaines antiques
8./ David Cosandey : Méreuporie, quadripartition des sociétés, destin des humains ?
9./ De Joseph Needham à François Jullien
c./ Demorgon, Jacques, 21e siècle. Lanceurs d’alerte, histoire destinale, antagonisme ensembliste, La révolution prolétarienne n°805./ 06. 2019c.
805./ 21e siècle. Lanceurs d’alerte, histoire destinale, antagonisme ensembliste
1./ 1er groupe de lanceurs d’alerte contre l’inhumain
1.1./ Ellsberg. Assange : les crimes étatiques militaires
1.2./ Edward Snowden, 2014. La surveillance planétaire
1.3./ De Viviane Forrester, 1996, à John Doe, 2016. « L’horreur économique »
2./ Un 2e groupe de lanceurs d’alerte. Pour l’écologie planétaire
2.1./ L’écologie : des luttes instituées, rituelles, détournées, retardées
2.2./ Du « ça va de soi écologique » aux contraintes cosmiques de l’écologie informée
3./ Un 3e groupe. Cosmopolitique de civilisations en Histoire humaine destinale
3.1./ Connaissance globale de l’histoire. Alertes sur les orientations présentes
3.2./ « USA, Chine » face au piège de Thucydide
3.3./ Pré-fascisation des démocraties 1938, 2018 ?
3.4./ Maalouf : Ténèbres sur le monde. Naufrage des civilisations : 1979-2019 ?
4./ Temps des lanceurs d’alerte, humanité en suspens.
4.1./ L’humanité scindée : le néolibéralisme et ses « ennemis »
4.3./ Les équilibres ponctués de l’histoire humaine et l’accès à l’histoire destinale
b./ Demorgon, Jacques, « L’histoire destinale des civilisations»,
Intertext Nr. 1/2 (49/50) anul 13, Chisina?u : ULIM, p. 13-79, 2019b.
La question est celle de la possibilité de dialogues valables, fondés, entre les acteurs humains appartenant à des civilisations et cultures en écart les unes des autres. La perspective choisie est celle de la possibilité de découvrir des dialogiques (dia : à travers) et de s’y référer. Or, les dialogiques doivent surmonter les coupures classiques. Elles doivent être des pensées humaines du réel qui renvoient au réel inséparablement mondain et humain. (1ère partie).
Ainsi, les dialogiques de « l’histoire humaine pensée » doivent être en référence à « l’histoire telle qu’elle a été vécue et s’est organisée au fil des millénaires ». Telles sont les dialogiques des trois Figures de l’humain « en représentation et en acte ». (Dé) régulation des rivalités des « actions passions ». Dialogique des grandes Activités instituées rivales : Religion, Politique, Économie, Information. Ces deux précédentes dialogiques conduisent, à travers les acteurs humains qui les investissent, aux dialogiques rivales des grandes Formes successives de société tribales, impériales, nationales et mondiales (2e partie).
Comment cela est-il advenu au fil des millénaires ? L’analyse génétique historique n’a été possible qu’à partir de l’histoire globalisée au moins d’un de ses grands points de vue fondateurs. Nous découvrons ici celui de l’histoire des sciences et techniques, grâce aux études de David Cosandey. Il nous montre à l’œuvre, de façon quasi planétaire et millénaire, une grande dialogique transversale des trois Figures, celle des « méreupories ».
Ce sont des divisions économiques, politiques rivales qui, ralenties, conduisent à plusieurs croissances des découvertes scientifiques et techniques. Toutefois de façon différente dans l’Antiquité entre la Chine et la Grèce. En Chine et, ailleurs aussi, les méreupories reprennent mais sont régulièrement interrompues. En Grèce, on a une double exception. Celle d’une Forme de société de taille limitée plus ouverte. Celle d’un hasard de l’histoire, la fin rapide de l’Empire d’Alexandre reconduit quatre royaumes hellénistiques rivaux en une méreuporie hellénistique qui redouble la méreuporie hellène. L’orientation mentale grecque se poursuit amorçant un saut qualitatif au « 2e régime de science ». Avant sa disparition pendant 18 siècles (3e partie).
La différence entre les méreupories permet ensuite de comprendre la singularité historique de l’Europe à son âge moderne. Avec ce final tragique des deux Guerres mondiales (4e partie).
On se retrouve ainsi en possession de clés dialogiques de qualité. Non, certes, pour prédire l’avenir mondial. Par contre, pour pouvoir s’y impliquer depuis le cœur véritable de l’opposition inquiétante entre les deux civilisations et cultures rivales de la Chine et de l’Occident (5e partie). *
Mots-clés
Andrei Galben, ULIM. Civilisations, cultures, histoires, dialogues. Dialogiques, représentations, « actions, passions » ; Religions, Politiques, Économies, Informations ; Tribus, Empires, Nations, mondialisations. David Cosandey, méreupories, sciences et techniques. Antiquité, Moyen-âge, Chine, Grèce, Europe moderne, François Jullien. Europe coloniale et Guerres mondiales, 1er 20e siècle. Régimes de science. Occident, Chine, 1er 21e siècle.
POUR CONSULTER LE TEXTE DE J. DEMORGON - CORRESPONDANT AU PLAN DÉTAILLÉ QUI SUIT : SE RÉFéRER AU SITE Intertext N1-2, 2019
Universitatea Libera Internationala din Moldova
Institutul de Cercetari Filologice si Interculturale
L’histoire destinale des civilisations
Dialogiques et dialogues
Introduction. L’histoire : 4000 ans de dialogiques, dialogues récents et rares !
1./ Civilisations, trois sortes de dialogues pour des dialogiques
2./ Dialogiques : des bases aux institutions. Figures de l’humain dans l’histoire
3./ La grande dialogique transversale des méreupories en Chine, Grèce, Inde, Islam
4./ L’Europe moderne. Méreuporie paradoxale. Deux ordres de rivalité. Fin tragique
5./ Pouvoir exclusif destructeur ou articulations créatrices de l’humain mondial
6./ Test d’un langage articulant les trois dialogues de civilisations *
Première partie
Trois sortes de dialogues fondent l’histoire dialogique des Civilisations,
1./ « Dialogues de représentations », « d’actions, passions à vif » et « avec le réel »
1.1./ Civilisations : vécus, représentations et acteurs chercheurs
1.2./ « Dialogues de représentations échangées »
1.3./ Dialogues « d’actions, passions à vif »
1.4./ « Dialogues avec le(s) réel(s) »
2./ Des dialogues aux dialogiques
3./ Bases de l’expérience écologique humaine, dialogiques conséquentes
3.1./ Expérience dialogique et profusion dialogique
3.2./ Dialogiques écologiques : agriculteurs sédentaires, nomades éleveurs, marins *
Deuxième partie
Dialogiques, des bases aux Institutions, les Figures de l’humain dans l’histoire
4./ Dialogiques de base et dialogiques des institutions : les 3 Figures de l’humain
4.1./ Dialogiques « naturelles, surnaturelles » et « sociales, sociétales instituées »
4.2./ Articulation des trois Figures de l’humain
4.3./ La régulation adaptative antagoniste de base et l’expérience
4.4./ Des écarts « Chine », « Grèce, Europe, Occident »
4.5./ Le retournement de l’Occident
5./ Dialogiques des Activités instituées : Religion, Politique, Économie, Information
5.1./ Dialogiques liant régulations de base et grandes Activités instituées
5.2./ Dialogiques symboliques et institutionnelles des grandes Activités entre elles (Dumézil)
5.3./ La dialogique des Activités antagonistes instituées les transforme et les maintient
6./ Dialogiques des Formes de société : Tribu, Empire ; Nation, Mondialisation
6.1./ Dialogiques liant régulations des Activités instituées et Formes de société
6.2./ Histoire fonctionnelle des tribus et des empires. L’œuvre d’Ibn Khaldûn
6.3./ Primat du Politique national et primat de l’Économie informationnelle mondiale
7./ L’histoire identitaire évènementielle, fonctionnelle, instituée, destinale
7.1./ De l’histoire identitaire évènementielle à l’histoire fonctionnelle
7.2./ L’humanité et ses civilisations (Toynbee, Needham)
7.3./ L’histoire fonctionnelle antagoniste, globale et mondiale (Braudel, Wallerstein, e. a.)
7.4./ De l’histoire fonctionnelle instituée à l’histoire destinale *
3e partie
Dialogiques des méreupories. Chine, Grèce, Islam
8./ La méreuporie « dialogique de civilisation » ; différentiel Chine, Grèce ?
8.1. Une dialogique exceptionnelle : la « méreuporie, conversion d’antagonismes »
8.2./ Grèce antique : la méreuporie redoublée « hellène, hellénistique »
8.3./ Contextes grecs et chinois spécifiques et méreupories spécifiques
9./ Différentes méreupories et différents régimes de science
9.1./ L’histoire plurifonctionnelle, l’antagonisme et l’intégration selon Ibn Khaldûn
9.2./ De Koyré à Jullien. 2e régime de science comme « dialogue expérimental »
9.3./ Chine, Islam : méreuporie et autoritarisme en alternance répétée *
4e partie
L’Europe moderne et sa méreuporie paradoxale. 3 ordres de rivalité. Fin tragique
10./ Le différentiel méreuporique « Chine, Europe » ?
10.1./ Quid d’une renaissance européenne du 2e régime de science
10.2./ Needham et l’avancée scientifique millénaire de la Chine
10.3./ Chine, Europe : 2 régimes de science et leurs causes externes : Needham, Cosandey
10.4./ Chine, Europe : l’écart des évolutions culturelles de l’esprit humain selon Jullien
11./ Les méreupories, sources de montée de l’Information et de l’Économie
11.1./ L’information comme 4e grande Activité émerge auprès des trois autres
11.2./ La croissance de l’Information sert l’Économie dans sa montée au pouvoir
11.3/ Longue montée de l’Économie et Acteurs politiques dans l’Europe moderne
12./ Les rivalités gigognes de l’Europe politique moderne et ses tragédies finales
12.1/ Pouvoirs en rivalité et atouts d’une méreuporie du « 2e régime »
12.2/ Le 2e régime présenté comme science pure : une « objectivité » idéologique
12.3/ Concurrences entre empires et sociétés d’économie informationnelle
12.4./ 14-18 et 39-45, rivalités politiques en Europe et montée de l’Économie mondiale *
5e partie
Pouvoirs exclusifs destructeurs ou articulations créatrices de l’humain mondial
13./ L’Imbroglio du 21e siècle. Le Politique et l’Économie au défi
13.1/ Quatre Activités, deux systèmes. L’humanité scindée
13.2/ L’Occident, 3 « montées au pouvoir : religieuse, politique, économique »
13.3/ Chine et « Politique au sommet du pouvoir »
13.4/ Destinal du Politique et de l’Économie du 20e au 21e siècle *
Conclusion
Test d’un langage articulant les « trois dialogues » de civilisations
1./ La méreuporie antagoniste, équilibration plurielle incomprise de longue durée
2./ La non prise en compte des dialogiques des 4 Activités et des 4 Formes de société
3./ Les paradoxes d’une histoire dont la néoténie humaine incomprise est bannie
4./ « Centrations, décentrations » ; « crases, articulations » ; « massacres, miracles »
5./ Vers l’entre-laïcisation des quatre Activités ? *
a./ Demorgon, Jacques, « L’histoire destinale des civilisations. Dialogiques et dialogues »,
pp. 401-404. In Memoriam Andrei Galben : Omul-Legenda, Ulim, Chisinau. 2019a.
L’HISTOIRE DESTINALE DES CIVILISATIONS
DIALOGIQUES ET DIALOGUES
Jacques DEMORGON, Philosophe, Sociologue, DHC ULIM Université Bordeaux, Reims, Paris, France
1. La présente étude souhaite répondre précisément à son titre : « L’histoire destinale des civilisations ». Il faut l’entendre non comme un texte prophétique dont on se garde mais comme un texte prospectif fondé, étendu et approfondi. Cela, si possible, dans l’esprit si novateur et humaniste des travaux d’Andréi Galben.
Nous souhaitons que ce texte puisse témoigner de notre profond respect, de notre vive admiration, pour l’homme et l’œuvre ainsi que de notre reconnaissance pour l’ULIM qu’il a fondée et conduite.
1.1. Des exigences de fondation, d’étendue et de profondeur sont requises étant donnée l’immensité des contenus en cause et la gravité extrême des problèmes traités.
Au-delà des partis-pris, des mauvaises fois des incompréhensions les dialogues des civilisations ne peuvent avancer que si nous disposons d’un véritable corps de savoir éprouvé. Il est heureusement en cours de constitution à travers la nouvelle histoire globale fonctionnelle, transversale, transdisciplinaire. Elle intègre l’histoire « identitaire, événementielle, située et datée », dans un procès évolutif des possibilités d’implication destinale des acteurs humains.
La présente étude souhaite répondre tout aussi précisément à son sous-titre : « Dialogues et dialogiques ». Dans une première partie, nous proposons une conception analytique et synthétique des dialogues de civilisations. Sous ce terme on entend des dialogues qui traitent des représentations des civilisations d’où qu’elles proviennent. C’est là une 1ère sorte de dialogue que nous nommons représentatifs.
401
1.2. Cette 1ère sorte nous paraît ne pas pouvoir être séparée d’une 2e sorte qui couramment n’est pas nommée ainsi. Cette dénomination pourra paraître un abus de langue mais pas de langage ! Nous devons considérer, comme tenant lieu de dialogues, les expressions que les humains manifestent à travers l’ensemble de leurs comportements interactifs. On le dit, certaines conduites et certains faits « parlent d’eux-mêmes » et souvent les plus tragiques. « Tout comportement est communication », est le premier axiome de L’École de Palo Alto.
Les comportements des acteurs humains, pacifiques, guerriers, mixtes sont un langage. D’autant, plus que les humains y recourent quand l’usage des langues devient impossible. Et cela chaque fois que l’énergétique affective déborde toute structure d’échange réglé.
Le problème c’est que, si ces deux sortes de dialogues existent si séparés, cela vient de ce que les humains n’on pas les moyens de les faire mieux communiquer. On fait un second pas dès que l’on reconnaît qu’ils sont aussi l’objet de vis à vis et même de dialogues les reliant.
1.3. On est alors en train de faire un 3e pas. On découvre qu’il n’est possible de relier ces deux sortes de dialogues qu’en les situant ensemble dans le réel qui à la fois les constitue et les englobe. Encore faut-il pouvoir accéder à ce réel. Cela n’est pas d’emblée donné mais relève de l’exploration, de l’analyse et de la synthèse. Il y faut donc une 3e sorte de dialogue ; celle que les acteurs humains entretiennent avec le réel dans toutes leurs expériences. Et, plus professionnellement chercheurs et inventeurs.
Seule la relation active des trois dialogues met en évidence les objets centraux des échanges humains et donc de l’histoire, les dialogiques. Elles sont d’emblée synthèse de représentation et d’action, de réel mondain et de réel humain. Découvrons leur univers, leur diversité, leur complexité.
2. Dans tout cela se pose constamment le problème de l’histoire, objet de la deuxième partie de cette étude. L’histoire dont on parle, l’histoire que l’on fait en actes. L’histoire qui nous fait. L’histoire, objet d’une approche non seulement « compréhensive explicative » mais encore « dialogique implicative ». Elle aussi conjoint les trois sortes de dialogues que nous avons distingués. Elle s’invente elle-même en les inventant.
2.1. Les « dialogiques » ne peuvent pas être des projections subjectives individuelles, y compris d’historiens, sur l’histoire. Elles ne peuvent être que celles effectivement mises en œuvre, symbolisées, voire instituées à travers toutes les évolutions historiques planétaires. Nous verrons que les dialogiques de base de toute l’expérience humaine conduisent à la constitution de grandes dialogiques instituées. Telles les trois grandes figures dialogiques de l’histoire. D’abord, la régulation, plus ou moins, adaptative de toutes les conduites par les acteurs humains (1ère Figure de l’humain. Avec, sur cette question, le différentiel « Chine, Europe » et le retournement de l’Occident.
2.2. Ensuite, la dialogique des grandes Activités rivales à visée unificatrice - religion, politique, économie (2e Figure de l’humain, avec plus tard, l’information). Elle a été mise en évidence sur la base des symbolisations religieuses des sociétés indoeuropéennes et Georges Dumézil en fut l’exceptionnel herméneute.
402
2.3. La dialogique des Formes de société : tribu, chefferie, royaume, empire, 3e Figure de l’humain, rencontre déjà l’histoire fonctionnelle magistrale d’Ibn Khaldûn apparue au quatorzième siècle. Nous vivons maintenant cette dialogique comme un conflit interne à l’Occident entre nation marchande avant-hier au zénith et société d’économie financière informationnelle mondiale, aujourd’hui en tentative de montée au pouvoir suprême. Avec en conséquence la gangrène populiste, des peuples jusqu’aux gouvernants.
Sur toutes ces bases géo-historiques, notre deuxième partie pourra dès lors esquisser le portrait d’une histoire entière, dialogique de dialogiques Elle est désormais en même temps identitaire évènementielle, fonctionnelle, instituée, destinale.
3. Notre dernière partie devrait présenter trois dialogiques singulières exceptionnelles. En effet, celles-ci « interviennent », non pas en extériorité mais au cœur même de leurs dynamiques évolutives conflictuelles, avec les grandes dialogiques générales des trois figures de l’humain. Elles contribuent, de facto, à la production d’une étonnante intelligibilité supérieure de l’histoire. Elles y parviennent dans la mesure où elles bénéficient de la nouvelle histoire fonctionnelle, planétaire et millénaire. Elles sont spécifiques en raison des trois domaines transversaux qu’elles prennent en compte et en charge en lien étendu et profond avec l’histoire destinale des sociétés. Ce sont les trois histoires singulières des familles (Todd), des sciences et techniques (Cosandey) et des sports (Demorgon). La première oscille entre deux orientations opposées des formes familiales (Todd) avec l’enjeu du statut de la relation entre les expressions « féminines » et « masculines » de l’humain et ses conséquences éducatives pour le développement et l’humanisation. La seconde oscille entre trois régimes de science, successivement apparus avec eux aussi des conséquences extrêmes concernant le développement et l’humanisation. Même dialogique pour les régimes de sports selon que, là aussi, ce sont les crases de violences exacerbées qui l’emportent ou, à l’opposé, les articulations en genèses inventives d’énergies et de structures.
3.1. Ne traitons ici maintenant que de la deuxième dialogique spécifique celle des régimes de sciences et de techniques. La découverte de cette dialogique est pour une large part exposée dans une œuvre de David Cosandey (1997, 2007), sous-titrée « Vers une théorie du progrès scientifique ». L’auteur ne s’en tient pas à la formule un peu plate mais courante selon laquelle les guerres seraient la source des progrès scientifiques et techniques. La dialogique exceptionnelle qu’il découvre et révèle est autrement complexe et subtile. Il la nomme « méreuporie ». A partir de son étymologie grecque, le terme signifie « division ayant une bonne issue ». La division est celle qui oppose des sociétés dans une rivalité hostile avec comme but celui pour chacune de l’emporter sur les autres et de les dominer définitivement. Mais alors, d’où vient la bonne issue ? C’est ce premier miracle de la méreuporie que nous étudions d’abord.
3.2. Une seconde découverte nous attend. La théorie du progrès scientifique n’est pas seulement l’histoire des découvertes scientifiques et techniques dans leur vrac géo-historique. Elle permet de comprendre que la science n’est pas donnée d’emblée telle, unique et définitive. Elle est une construction humaine. Elle dépend des circonstances qui favorisent ou non la capacité de l’esprit humain d’inventer un passage vers un régime de science supérieur. En effet, les pays où surgissent les méreupories ne sont pas de même forme sociétale.
En Chine, on a des royaumes mais très tôt déjà des dynasties impériales. Les méreupories chinoises se renouvellent et durent un temps variable mais important. Elles s’interrompent dès qu’un plus fort l’emporte sur tous et fonde son empire. Cela s’est, à plusieurs reprises, produit de cette façon.
En Grèce, on a des cités-États, pays de dimension limitée et aux formes de société comportant davantage de liberté ; puis en Méditerranée orientale des royaumes (avant l’empire romain). La singularité de l’histoire fait qu’Alexandre meurt et que son empire naissant se retrouve partagé en quatre royaumes hellénistiques. Dès lors, ceux-ci rejouent, à plus grande échelle, la division hellène à plus grande échelle. La seconde méreuporie hellénistique qui en résulte relance la précédente méreuporie hellène qui avait atteint ses limites. Dans ces conditions, cette méreuporie prolongée et redoublée permet la poursuite d’une évolution mentale et conceptuelle singulière à travers l’ensemble continu et relié des chercheurs. L’épistémologie contemporaine, de Koyré à Jullien, montre qu’une telle évolution parvient finalement à hisser la recherche, à la « supériorité » partielle d’un 2e régime de science. En effet, celui-ci est en mesure de traiter plus dynamiquement la nature dans ses généralités fonctionnelles et selon une méthode globale : hypothético-déductive, mathématisable, expérimentale.
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3.3. La première découverte concerne le processus de conversion des antagonismes mis en œuvre par la méreuporie. La seconde découverte concerne les fonctionnements antagonistes à l’œuvre dans la production des phénomènes naturels. La troisième découverte est d’un autre ordre puisqu’elle concerne l’évolution des méreupories en tant que toutes elles contribuent à un cumul croissant de découvertes scientifiques et d’inventions techniques. Elles le font finalement à travers tous les pays et toutes les époques. Il se trouve que cela ipso facto bouleverse la dialogique des grandes Activités.
On le sait, royaumes et empires sont souvent fondées sur l’alliance des acteurs du politique et du religieux contrôlant ceux de l’économie.
Dans la mesure où les méreupories ne cessent de produire de la compréhension scientifique et de l’invention technique, elles mettent en avant, volens nolens, l’existence et la portée d’une quatrième et dernière grande activité à ressource unificatrice, l’information.
3.4. Comme l’information a toujours partie liée avec l’économie, le renforcement méreuporique de l’information est en même temps un renforcement de la présence et de l’importance de l’économie. C’est de cette façon que l’évolution méreuporique est bel et bien à l’origine de la très grande coupure traversant désormais l’humanité.
Celle-ci a d’abord posé la hiérarchie traditionnelle des activités qui met la religion et la politique au sommet du pouvoir dans les royaumes et les empires.
La méreuporie fait qu’en face l’économie et l’information présentent une autre hiérarchie, inversée, puisque ce sont elles deux désormais qui contrôlent la politique et la religion. Cette configuration d’ensemble est puissamment antagoniste destinale. En effet, ce sont d’abord religion (poétique, idéologie) et politique qui ont été en (dis)association pour la constitution des royaumes et empires. Aujourd’hui, ce sont l’économie et l’information qui dont en (dis)association pour la constitution des nations marchandes et des sociétés d’économie informationnelle mondiale. L’humanité plurielle, ainsi scindée, vit un ensemble étendu et renforcé de crises. En effet, les deux (dis)associations composent désormais une dynamique conflictuelle générale.
3.5. La grande rétrospective dialogique de l’histoire humaine rejoint notre brûlante actualité. La coupure de l’histoire entre les deux hiérarchies opposées des quatre activités aboutit à deux primats : « religion, politique » face à « économie, information ». C’est là une coupure de l’humanité étendue et profonde car elle sous-tend l’origine de la genèse de deux grandes formes de société en partie opposées : les royaumes ou empires et les sociétés nationales marchandes, les unes et les autres mises au défi de la mondialisation financière informationnelle.
Il se trouve que cette opposition s’est déjà jouée de façon hyper-tragique à la fin de la méreuporie paradoxale de l’Europe moderne coloniale quand la souveraineté suprême de celle-ci s’est soudain s’effondrée au cours de deux Guerres mondiales monstrueuses.
On ne l’a pas assez remarqué, mais en même temps, le 2e régime de science ne cessait de révéler ses limites. Certes, elles ont conduit à l’avènement d’un 3e régime de science mais celui-ci, s’il a déjà produit nombre d’acquis précieux au niveau du réel mondain est seulement encore avec peine en train d’essayer de le faire aussi au niveau du réel humain, en particulier concernant l’histoire, dialogique de dialogiques « économiques, écologiques » et « politiques, éthiques ».
3.6. Le problème géopolitique actuel de la mondialisation dramatique en cours peut se comprendre en principe d’autant plus facilement qu’il constitue une transposition des tragiques conflits précédents.
En effet, on est aujourd’hui en présence de l’opposition majeure entre deux impérialismes éventuels. Or, leurs formes de société diffèrent et donc aussi la transpolitique qui les accompagne et comprend deux sortes différentes de relations entre gouvernants et gouvernés.
L’un de ces impérialismes éventuels continue de jouer la carte de son politique impérial millénaire, à l’image de la Chine. L’autre essaie la carte de l’économie financière dominante et de sa nouvelle jungle déchaînée; pardon, dérégulée.
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3.7. Le problème est que ces deux orientations sont des « crases », c’est-à-dire qu’une seule des quatre activités tient et force les trois autres sous son pouvoir suprême. Autrefois, les méreupories chinoises ont montré que le pouvoir impérial suprême triomphant leur était fatal. La méreuporie gréco-alexandrine a montré que le pouvoir suprême romain lui était tout aussi fatal.
La méreuporie de l’Europe moderne, intensifiée, dilatée, de par sa prise en main par l’économie politique de plus en plus au pouvoir suprême, n’a pas été davantage en mesure d’éviter son effondrement tragique final.
Dès lors, notre étude se termine sur la mise en évidence d’une dialogique fondamentale de l’histoire destinale humaine, la dialogique « crases, articulations ». Là où toutes les montées au pouvoir suprême produisent des crases pour s’y maintenir et se privent elles-mêmes des informations liées aux antagonismes, il faut revenir à ceux-ci, indispensables contre-pouvoirs.
La perspective de l’antagonisme « réducteur, destructeur » qui est de détruire les autres à partir d’un qui les domine a au cours de l’histoire montré qu’elle reproduisait le même échec historique. Et cela, que le pouvoir suprême soit religieux, politique ou économique.
Le paradigme salvateur est celui de la conversion au moins partielle des antagonismes destructeurs en antagonismes constructeurs. Et c’est aussi celle de la conversion des crases quelles qu’elles soient en articulations dialogiques qui sont à inventer, d’urgence !
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